Anecdotes Njaka #3 – Un statut particulier pour les femmes dans le Sud

« Chaque commune dans le district de Tsihombe se fixe une journée pour le marché hebdomadaire. C’est d’ailleurs le cas de toutes les communes de Madagascar et de certains Fokontany*. Le marché est un lieu de rencontre et d’approvisionnement en vivres et aussi un lieu pour vendre les produits de la récolte. Certaines personnes partent de chez elles sans un sou et amènent un ou deux poulets à vendre ainsi que quelques graines de ricin.

C’est à partir de la recette de la journée, qu’ils achètent de l’huile, du pétrole lampant, du savon, du sucre et des tas de patates douces.

Chaque semaine, toute la famille se rend au le marché. Parfois, les gens marchent pendant 30 kilomètres pour rejoindre le marché. Ils partent de très bonne heure et repartent vers deux heures de l’après midi.

Durant un long trajet retour sous le soleil brûlant, j’observais une famille. La femme portait en équilibre sur sa tête un panier rempli de provisions , dans son dos un bébé de quelques mois accroché à partir d’un tissus mis en bandoulière autour de la poitrine et portait dans ses mains quelques affaires.

Devant, à quelques mètres, le père de famille avec sa veste noire, un short, un chapeau, et une paire de sandales fabriquée localement à partir de peaux de zébus portait dans une de ses mains un bâton et dans l’autre main un parapluie pour se couvrir du soleil.

En voyant cette famille, je ne pouvais pas me retenir de demander à un de nos employés originaire de la zone pourquoi le père de famille n’aidait pas sa femme à porter ces bagages.

Avec un sourire et sans même me demander de quel père de famille je parle, il m’a répondu que c’est la coutume et que c’est à la femme de porter tout cela, le père de famille aurait honte si il faisait autrement. »

*Les Fokontany (hameaux) forment une commune.

Njaka Ravelomanantsoa
Njaka est ingénieur agronome d’origine d’Antananarivo, de l’ethnie Mérina sur les hauts plateaux de Madagascar. Il est co-gérant de PhileoL Madagascar. Ayant vécu plusieurs années dans les régions Androy et Anosy, il a été surpris par les coutumes et rites de ces compatriotes Antandroy et Antanosy, il en a alors retranscrit certaines anecdotes vécues sur le quotidien que nous avons plaisir à vous partager. D’autres anecdotes sont à venir !

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